
Quels types de transactions financières sont légitimes pour les échantillons biologiques humains ? Il existe une certaine incertitude quant à la réponse correcte à cette question. Il existe également des divergences d'opinion.
La Convention d'Oviedo
Le Conseil de l'Europe Convention d'Oviedo (1997) est le premier instrument international juridiquement contraignant visant à protéger les droits de l'homme dans l'ensemble du domaine biomédical. L'article 21 de cette convention de haut niveau stipule que :
Le corps humain et ses parties ne doivent pas, en tant que tels, donner lieu à des gains financiers.
Petrini et Ricciardi (2018) ont noté que les gens interprètent l'article 21 de différentes manières. Ils suggèrent que cela n'est pas dû à un manque de clarté du texte. C'est plutôt parce que les gens appliquent la convention à des situations très différentes.
Evers et al. (2012) ont déclaré que Le droit européen est fondé sur des principes qui interdisent catégoriquement la vente de parties du corps humain.
Cependant, Lenk et Beier (2011) soulignent que :... l'interdiction de la commercialisation du matériel corporel n'est pas aussi stricte qu'il n'y paraît à première vue, ce qui laisse une marge de manœuvre pour la pratique commerciale de l'obtention et du transfert de tissus".
Rapport explicatif de la Convention d'Oviedo
Un rapport explicatif complémentaire à la convention d'Oviedo déclare que : Les actes techniques (échantillonnage, test, pasteurisation, fractionnement, purification, stockage, culture, transport, etc.) qui sont effectués sur la base de ces éléments peuvent légitimement donner lieu à une rémunération raisonnable.
Commentaire
En vertu du droit européen, il est légitime pour les biobanques d'attendre une rémunération raisonnable pour le traitement des échantillons biologiques humains. Qu'est-ce qu'une rémunération raisonnable ? Malheureusement, la loi ne répond pas à cette question. Toutefois, une commission de recouvrement des coûts pour la fourniture d'échantillons doit être considérée comme raisonnable, car si une biobanque facturait une somme inférieure, elle subirait une perte financière.
Pour en savoir plus sur le recouvrement des coûts et la durabilité des biobanques, cliquez ici.
Références
Petrini C, Ricciardi W. La Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine vingt ans après : un regard sur le passé et un pas vers l'avenir. Ann Ist Super Sanita. 2018 Jul-Sep;54(3):171-173. doi : 10.4415/ANN_18_03_01. PMID : 30284541.
Evers K, Forsberg J, Hansson M. Commercialisation des biobanques. Biopreserv Biobank. 2012 Feb;10(1):45-7. doi : 10.1089/bio.2011.0041. Epub 2012 Jan 17. PMID : 24849753.
Lenk C, Beier K. La commercialisation des tissus humains et du matériel corporel est-elle interdite dans les pays de l'Union européenne ? Journal d'éthique médicale 2012;38:342-346.
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